dimanche 27 mai 2007

Première publication

Je suis content: en rentrant de Paris j'ai trouvé sur mon bureau ma première publication, qui vient de sortir dans le n°5 de la revue Recherches en Histoire de l'art.


Et ce qui m'a fait plaisir, c'est que l'illustration de couverture est un détail d'une illustration de mon article (elle-même une illustration pour The Frog Prince, un conte de Grimm)! Comme quoi Walter Crane peut toujours plaire...
Pour information, mon article s'intitule "Les livres illustrés de Walter Crane: essai de typologie."

samedi 26 mai 2007

Folklore et Féerie

Ouf! Retour de Paris où j'ai consulté quelques ouvrages pour continuer à nourrir ma thèse, dont les deux plus importants ont été une thèse sur la féerie victorienne (peintures et contes littéraires, de 1840 à 1870), et un livre sur l'histoire de la discipline folklorique en Grande-Bretagne des origines au début du 20e siècle.

La thèse d'Anne Chassagnol (Paris-X Nanterre) s'est avérée intéressante, même si dans l'ensemble elle ne m'a pas appris grand-chose (et il ne faut pas prendre cette dernière réflexion pour de la vanité mal placée). Quelques références inconnues, et quelques réflexions intéressantes, mais décidément trop d'erreurs et d'imprécisions, que ce soit d'analyse (picturale notamment) ou de bibliographie, la plus grosse "bourde" me semblant être la non-distinction entre le conte de fées littéraire et le conte merveilleux folklorique. Mais sinon de bonnes analyses de tableaux et de contes, parfois trop rapidement menées toutefois.

Le deuxième ouvrage, de Richard Dorson, est très intéressant, bien qu'ultra-spécialisé: il faut vraiment s'intéresser à l'histoire du folklore anglais pour s'y plonger, mais j'ai été très heureux d'apprendre que des collectes de superstitions avaient été effectuées en Grande-Bretagne par William Camden dès le 16e siècle, moi qui croyais bêtement, en dix-neuviémiste acharné, qu'on n'avait commencé à s'intéresser au folklore qu'à partir de la fin du 18e siècle... En tout cas, pour ceux qui ne le sauraient pas, le néologisme "folklore" n'apparaît qu'en 1846 : avant on appelait ça des "antiquités populaires" (popular antiquities), ou bien des superstitions.

Je sais, c'est un billet un peu aride pour les non-spécialistes . Pour m'excuser, le prochain comprendra des images ;-)

dimanche 20 mai 2007

Festival de contes

Le Centre de littérature orale, à Vendôme, organise son deuxième Festival Epos, festival dédié à la littérature orale, et notamment à la récitation d'épopées, et pour les enfants de contes et de grands classiques plus ou moins réarrangés. Je ne suis pas allé à la première édition, par simple méconnaissance de l'événement, mais je compte bien assister à quelques spectacles du second.
Ce festival a une très bonne réputation, car le CLIO est l'une des plus grosses structures françaises dans le domaine de la pratisue du conte et de la littérature orale. J'ai cru comprendre que Bruno de La Salle, le directeur du CLIO, connaît et récite l'Odyssée par coeur... Il faudrait qu'ils s'achètent un ingénieur informatique, par contre, parce que leur site en flash est très désagréable à consulter:
http://www.clio.org/festival-epos/#festival

"L'exil des fils d'Uisliu", épopée irlandaise, et "Conrad Wallenrod", récit épique polonais récité en polonais avec sous-titres, m'ont notamment l'air de spectacles très prometteurs. A suivre...

jeudi 17 mai 2007

Blood Tea and Red String

Je conseille vivement le visionnage d'un long-métrage d'animation que j'ai vu récemment, et qui est un chef-d'oeuvre du cinéma indépendant. La réalisatrice a semble-t-il mis près de treize années à le produire. Il est réalisé intégralement en stop-motion, c'est-à-dire avec des petites marionnettes photographiées image par image.
Il doit être assez difficile à trouver (personnellement je l'ai vu sur grand écran au cours d'un festival), mais on peut commander le dvd sur le site de la réalisatrice, qui par ailleurs réalise des poupées, écrit et illustre des livres, etc. :
http://christianecegavske.com/menu.html

Le sujet et les images sont assez macabres (la réalisatrice le décrit comme un "conte de fées pour adultes"), et l'ensemble est très poétique, et véritablement merveilleux. L'histoire est très simple, et pourrait s'apparenter, sinon à celle d'un conte, du moins à celle d'une légende ou d'une épopée, avec pour motif narratif principal la quête d'une entité féminine perdue.
L'imagerie est très "burtonienne", mais je la trouve moins grandiloquente, et, si c'est possible, plus bizarre, plus étrange que celle du réalisateur de Nightmare before Christmas. En tout cas j'ai trouvé le fim très beau, et je le conseille vivement, ne serait-ce que pour découvrir une oeuvre incontestablement très originale.


Publicités

A l'heure où le gouvernement français envisage d'employer des journalistes au gouvernement, et ainsi d'opérer un fâcheux mélange des pouvoirs, je voudrais évoquer une époque (qui possédait par ailleurs ses propres travers, loin de moi l'idée de toute nostalgie déplacée) durant laquelle les publicités n'étaient pas créées par les "chargés de communication" qui envahissent désormais l'espace politique et médiatique, mais par les artistes...


Cette image d'Arthur Rackham fait la réclame pour le parfum Bouquet de Cachemire de Colgate, en 1933. De nos jours, les publicités pour les produits de luxe (parfum, prêt-à-porter, etc.) restent souvent les plus inventives du point de vue purement visuel, comme en témoigne la récente exposition au Musée des Arts Décoratifs sur la photographie publicitaire.

Je trouve simplement dommage, non pas qu'une époque soit révolue, mais qu'on n'utilise plus du tout dans l'espace publicitaire les techniques traditionnelles du dessin, de l'aquarelle, de la peinture. La cause en est que ces techniques sont d'une part plus longues à mettre en oeuvre, et d'autre part, visuellement, plus discrètes et moins crues que la photographie.
C'est peut-être justement l'élément qui manque, et qui rendrait vivable un espace publicitaire saturé de couleurs et d'informations: un peu de discrétion et de sobriété. Un peu plus de dessin et de couleurs ternes, et un peu moins de couleurs saturées mises au service d'une esthétique trash, qui ne peut manquer de finir, comme son nom l'indique, à la poubelle.

mardi 15 mai 2007

Cendrillon

Dessinée par Walter Crane, un artiste Arts & Crafts sur lequel je travaille en ce moment...

Cette image est une gravure sur bois, qui se trouve en cul-de-lampe, c'est-à-dire à la fin du conte, après les dernières lignes du récit. Elle adopte la forme traditionnelle du médaillon, et en même temps celle du triangle inversé, qui permet de symboliser la disparition progressive du texte, pointe tournée vers le bas...

Cendrillon se trouve à l'intérieur du médaillon, c'est-à-dire dans la maison, dans le foyer (ne pas oublier que Cendrillon tient son nom des cendres de l'âtre auprès duquel elle dort). Alors que les oiseaux se trouvent à l'extérieur, sur des branchages, sur des ornements végétaux: Walter Crane illustre la version Grimm du conte, dans lequel ce sont des oiseaux et un arbre magique qui viennent en aide à Cendrillon, et non une fée marraine comme dans la version Perrault. Image non seulement très bien composée du point de vue décoratif, mais également très bien construite du point de vue symbolique. Une de mes préférées de cet artiste.

Je suis né

Et je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir vivre...